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Presse

Michel Toutous – Émission « Taol kalon, taol penn bazh » de Morgan Large sur Radio Kreiz Breizh – 24 mai 2022

Une parfaite adéquation entre la musique, le texte et l’accompagnement…

Il a commencé par le chant traditionnel puis a participé ensuite à Katé-Mé, une expérience restée dans toutes les mémoires. Il y menait le bal avec une dextérité vocale que beaucoup lui enviaient.

Depuis 2011, il s’est lancé dans une carrière solo d’auteur compositeur interprète. La musique traditionnelle, ça mène à tout à conditions d’avoir suffisamment d’ouverture. Et Sylvain GirO n’en manque pas. Je trouve ses textes remarquables, naviguant entre Prévert et Desnos. Avec des préoccupations sociales certes, mais une démarche de plus en plus poétique. Il fait s’entrechoquer les syllabes, joue de l’allitération pour mieux chanter la vie, l’amour, l’humour. Il se fait accompagner de quatre chanteuse et chanteurs : Héléna Bourdaud, Elsa Corre, Youenn Lange et Sébastien Spessa. Cet entourage vocal n’est pas là que pour faire joli. Il y a une écriture rythmique et harmonique qui donne du sens au texte. À l’image de La rue des lilas, où l’on découvre une parfaite adéquation entre la musique, le texte et l’accompagnement. Ou de Le chant de la simplement magnifique.

Michel Kemper – Nos enchanteurs, le quotidien de la chanson – 13 mai 2022

La griffe Sylvain GirO !

Quand, au milieu d’une pile de disques candidats à la chronique, vous avez un Sylvain GirO (concédons-lui ce caprice typographique), vous savez que la partie est inégale, que les jeux sont faits, qu’imman- quablement il sortira du lot. Que nous sommes en chanson mais dans une toute autre dimension, que dans l’art de notre Breton résonne l’histoire et le mystère de toute la chanson, ici de ces musiques populaires européennes et du monde dans lesquelles il puise ses influences. Toute la chanson, toutes les époques aussi, comme, dès l’entame du disque, ce Le Chant de la où des notes tirées de je ne sais quel moyen-âge vont féconder des sons autrement plus modernes. Sans vouloir fixer Giro dans le folk (il en vient tout de même), je n’ai pas le sentiment d’avoir entendu plus audacieux depuis Malicorne (Tremblez de toi est proche de certaines audaces de Gabriel Yacoub…). Qu’il sache que, de ma part, c’est bien plus qu’un compliment.

Sylvain GirO s’entoure cette fois d’un chœur, « Le Chant de la Griffe » (Héléna Bourdaud, Elsa Corre, Youenn Lange, Sébastien Spessa ainsi que François Robin aux chant, machines, violon, duduk et veuze), pour une nouvelle création vocale et polyphonique : des artistes qui ont fait leurs armes au sein de Lo Cor de la Plana, Barba Loutig ou encore Les Soeurs Tartellini. Peu lui importe que ces chansons soient toutes de lui (dont au moins deux tirées de son passé : Le Batteur de grêve, chanson-titre de son premier album solo, et La Rue des Lilas, implacable chanson anti-guerre, récent inédit discographique de son ancien groupe Katé-Mé), GirO a la modestie de considérer ce travail comme œuvre collective. Et de fait, ça l’est. Le chant polyphonique est rare : sachez l’apprécier.

Sylvain GiroRevenons à La Rue des Lilas. « Ce soir je meurs sous vos bombes / Pourtant je n’ai rien fait pour ça / Je ne suis qu’un simple flâneur dans la ville / Sur le trottoir de la rue des Lilas… » Écrite pour un autre et précédent conflit, elle résonne à la manière d’une gifle en cette guerre que rageusement mène la Russie contre l’Ukraine. Le dernier couplet nous rappelle au dernier de La Chanson de Craonne, « au profit de gens qui toujours se connaissent / mais ne se massacrent pas ». Exemplaire !

Chacun des onze titres mérite attention. L’épure et le mystère, la poésie, des idées qui en percent l’écorce et bourgeonnent, ces voix intimement mêlées, ces musiques…
« Je suis le chantre de nos éventuels / Quand on se noue, quand on s’imbrique / Quand n’y tenant plus on s’emmêle / Au creux d’une secrète crique… »

J’ai comme dans l’idée qu’on ne peut tout à fait savoir ce qu’est la chanson, ce qu’elle peut être, ce qu’elle pourrait devenir, sans passer par la case Giro, ce chanteur qui va son chemin dans la beauté, dans l’exigence, dans l’excellence, à ce jour sans la moindre faute. Ma répugnance aux mauvais calembours m’interdit de dire que Giro est un phare, mais…

Yves Pérennou – Webmagazine DRU – 6 février 2022

Le chant de la griffe : avec GirO, le chœur au cordeau

Deux ans après avoir débuté l’aventure du Chant de la Griffe lors d’une résidence à Langonnet, Sylvain Giro était de retour sur la scène du Kreiz Breizh le 5 février, précisément à Kergrist-Moëlou qui accueille une partie de la saison de la Grande Boutique. Cet ensemble vocal associe, autour du Nantais Sylvain Giro, Héléna Bourdaud, Elsa Corre, Youenn Lange et Sébastien Spessa, ainsi que François Robin, spécialiste et la veuze et multi-instrumentiste. Leur concert se reçoit comme un feu d’artifice d’arrangements vocaux et sonores, un travail polyphonique impressionnant sur des rythmes et mélodies complexes où Sylvain Girault semble faire converger toute son expérience. On y entend la tradition de Haute Bretagne, les traversées de différents folks européens, les ruptures explosives de son ancien groupe Katé-Mé.

Stéphane Hamon, Ethnotempos – Compte-rendu du concert de Sylvain GirO & le chant de la griffe à Monterfil le 25 juin 2021

Sylvain GirO et Le Chant de la Griffe
Festival La Prée en fête, à Monterfil, le 25 juin 2021

La nouvelle création vocale et polyphonique de Sylvain GirO (ex Katé-Mé) a donné sa première scénique à Monterfil, et le moins que l’on puisse dire est qu’elle ne ressemble à rien de déjà entendu !

Entouré de deux chanteuses et de chanteurs aux timbres très différenciés que l’on a pu entendre séparément chez Barba Loutig, Lo Cor de la Plana, les Soeurs Tartellini et Ludjer, Sylvain GirO a conçu un répertoire puisant son inspiration dans diverses musiques populaires européennes et au-delà.
On y a retrouvé quelques chansons provenant de ses précédents albums (Le Lac d’Eugénie, Le Batteur de grève), ainsi que la plus récente La rue des lilas (écrit pour la reformation de Katé-Mé en 2016), toutes réarrangées pour cette formation chorale, et une majorité de nouvelles compositions dans lesquelles le verbe de Sylvain GirO a affiché haut et fort sa véhémence vibratoire, sa fibre poétique hermétique et visionnaire, portée vers la contemplation comme vers l’exhortation résistante.

Humanistes et philosophiques, les chansons de GirO savent parfois se parer d’une noirceur bien décidée à en faire voir de toutes les couleurs ou bien opter pour une fantasmagorie verbale surréaliste et ludique, s’épanouissant dans des constructions aussi complexes que jubilatoires. Vraiment, ce chœur de « la griffe » révèle un caractère bien trempé et irréductible.

Ajoutez-y les textures électro-acoustiques inouïes du multi-instrumentiste François Robin (machines, violon, doudouk, veuze…), et vous comprendrez que ce « Chant de la Griffe » a tous les atouts pour marquer durablement les esprits… que dis-je ? Pour les scarifier !